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Le 24 avril 1915 ?

mardi 30 octobre 2012, par Redacteur

Dans le monde entier, les Arméniens commémorent le 24 avril, le jour où « commença le génocide des Arméniens ».

Cette mémoire collective devrait être analysée de près, et cela pour de multiples raisons. La journée du souvenir, le 24 avril, confond intentionnellement les causes et l’effet.

Il est vrai, que le ministre de l’intérieur, Talat Pacha, envoya un télégramme, le 24 avril, ordonnant l’arrestation des insurgés. Pas question d’un transfert de population - une telle mesure ne fut pas encore considérée comme nécessaire.

Le télégramme codé fut adressé aux gouverneurs des provinces atteintes par la subversion arménienne. Voici le texte intégral :

« Les récentes rébellions - en période de guerre - de Zeitun, Bitlis, Sivas et Van ont démontré une fois de plus que les comités arméniens cherchent à obtenir par le biais de leurs organisations politiques et révolutionnaires une administration indépendante au sein de l’empire ottoman.

La décision du comité Dachnak qui fut prise immédiatement après le début de la guerre, de mobiliser les Arméniens en Russie ainsi que la décision d’inciter ceux de l’empire ottoman à se rebeller contre l’armée ottomane à un moment où cette dernière est très faible, représentent des actes de trahison qui mettent en péril l’existence et l’avenir de notre pays.

Les activités de ces comités, dont les quartiers généraux se trouvent à l’étranger et qui conservent dans leurs noms leurs attributs révolutionnaires, s’avèrent une fois de plus ne viser qu’à obtenir l’autonomie en se servant de tous les prétextes et moyens disponibles contre le gouvernement.

Divers événements confirment ce fait : la découverte de bombes à Kayseri, à Sivas et dans d’autres régions, le comportement des comités arméniens qui participèrent aux attaques russes contre notre pays en formant des régiments de volontaires arméniens originaires de l’empire ottoman, et les publications dont le but est de prendre l’armée ottomane de revers.

Le gouvernement ottoman ne tolérera jamais de telles opérations et de pareils attentats car il s’agit là d’une question de vie ou de mort pour l’état. C’est pourquoi il s’est vu obligé de dissoudre toutes ces organisations politiques et de ne plus permettre l’existence de ces comités.

Nous vous ordonnons donc immédiatement de fermer toutes les succursales des Hintchaques, Dachnaks et des organisations semblables ; de veiller à ce que les documents et papiers que vous trouverez chez eux soient réquisitionnés et de vous assurer qu’ils ne se perdent ni ne soient détruits ; d’arrêter immédiatement tous les chefs et les membres renommés de ces comités ainsi que tous les Arméniens que le gouvernement a classés dangereux ; de rassembler les Arméniens dont la présence paraît inappropriée et de les transférer vers d’autres provinces ou sanjaks de sorte à les empêcher de participer à des actions nuisibles ; de chercher des armes cachées et de rester en contact avec le commandement (militaire) afin d’être prêt à faire face à d’éventuelles actions. Au cours d’une rencontre avec le commandant en chef il a été décidé de remettre toutes les personnes appréhendées dans le cadre de ces mesures ainsi que tous les papiers saisis à la justice militaire. Toutes ces mesures sont passibles d’une exécution immédiate. Il vous incombe également de nous informer instantanément du nombre de personnes appréhendées et du progrès de l’exécution
de ces ordres.

En ce qui concerne Mis, Erzurum, Sivas, Adana, Maraç et Alep : étant donné que ces mesures ne sont prises que dans le dessein d’entraver les activités de ces comités, nous vous ordonnons de veiller à exécuter ces ordres de façon à éviter toutes tueries entre Musulmans et Arméniens.

11 avril 1331 (24 avril 1915)
Le Ministre de l’intérieur »

Les arrestations ordonnées le 24 avril commencèrent le lendemain à Istanbul. Dans les provinces, elles commencèrent parfois un peu plus tard. Ces arrestations ne concernaient que les meneurs des Dachnaksoutioun et des Hentchakistes et quelques agitateurs bien connus. Cet ordre n’avait absolument rien à voir avec un transfert général de population.

L’ordre gouvernemental d’expulser les Arméniens en bloc des territoires menacés (Istanbul et Izmir n’étaient pas concernés puisqu’on les considérait « sûrs » et « sous contrôle ») n’arriva que des mois plus tard. Il fut provoqué par l’horrible attaque de terroristes et guérilleros arméniens de la ville de Van. Cet incident marqua un point culminant et scandaleux du terrorisme arménien.

Les insurgés prirent Van, déclarèrent la « République arménienne de Van » et dévastèrent complètement les quartiers musulmans de la ville. Environ 30.000 musulmans perdirent la vie dans des actes de violence.

Une fois encore, l’idée d’expulser la population arménienne, et pas seulement les chefs terroristes des territoires menacés, ne surgit qu’après le cataclysme de Van. Les troupes gouvernementales furent forcées par les insurgés d’abandonner Van le 17 mai 1915. A cet instant, Van était déjà derrière les lignes russes qui avançaient continuellement vers l’intérieur de l’Anatolie orientale.

L’avant-garde des troupes d’assaut du Tsar était composée de volontaires arméniens qui se distinguaient par leur comportement particulièrement brutal à l’égard de la population musulmane de l’Anatolie orientale. Entre temps, les véritables dimensions de la catastrophe de Van furent connues à Istanbul. C’est à ce moment que l’idée d’un transfert général de la population arménienne d’Anatolie fut conçue. Auparavant, il n’y avait que des arrestations de meneurs et de terroristes connus au niveau local et rien de plus. L’idée d’un transfert de population surgit lorsque le commandant de l’armée, qui avait compris la leçon de la terrible conséquence de la révolte de Van, suggéra de répondre aux mesures des Russes (de toute apparence coordonnées avec celles des Arméniens) par des actions inverses du côté ottoman. Cette suggestion fut avancée dans un communiqué secret du ministre de l’Intérieur (No. 2049) :

« Les Arméniens vivant dans les régions du lac Van ainsi que dans d’autres contrées, le gouverneur les connaît, se préparent continuellement pour une révolution et une rébellion. Je suis d’avis que la population devrait être évacuée de cette zone et que ce nid de rébellion soit anéanti.

Je viens d’apprendre du commandant de la 3ème armée, que les Russes ont commencé depuis le 7 avril (le 20 avril 1915) à expulser la population musulmane et à la pousser -sans ses biens - par-delà nos frontières.

Il est nécessaire afin de répondre à ces mesures et afin de parvenir au but que j’ai nommé plus haut, soit d’envoyer les Arméniens en question en Russie, soit de les évacuer avec leurs familles vers d’autres régions de l’Anatolie. Je recommande de prendre les mesures appropriées. S’il n’y a pas d’objections, je préférerais expulser ceux qui sont la cause de ces centres de rébellion et de les remplacer par les réfugiés musulmans que les Russes nous envoient.

19 avril 1331 (2 mai 1915) »

L’importance de ce document est due au fait qu’il constate d’une manière sans équivoque quels étaient les motifs du Haut commandement de l’armée. Les Russes avaient envoyé toute la population musulmane de la région du Caucase en Anatolie orientale.

Les expulsés ne pouvaient emporter rien que ce qu’ils avaient sur leur corps. Au même temps, les Arméniens avaient pris le pouvoir dans les parties orientales de l’Empire ottoman. Ils avaient tué les musulmans et proclamé la « République arménienne de Van ». Dans de telles circonstances, la décision de transférer les Arméniens.

Le puissant rocher de Van avec son château fort. Ses bases ont été jetées au temps des Urartéens. Au-dessous de la citadelle, les ruines des quartiers musulmans de Van, entièrement rasés pendant la révolte arménienne, 30.000 musulmans y ont péri
en peu de jours.

Un « Hiroshima » du terrorisme : Seulement les fondements des quartiers islamiques de Van ont subsisté - et quelques décombres des mosquées, jadis magnifiques.

La rébellion arménienne de Van commença en février 1915 et atteignit son premier paroxysme en avril. Le 17 mai 1915, les insurgés ont incendié l’ancienne cité islamique. Le même jour, la garnison ottomane fut forcée d’abandonner la ville. Ce n’est que le 22 juillet 1915 que les Ottomans furent en mesure de reconquérir Van. Entre-temps, la population islamique entière de Van qui n’avait pas pu prendre la fuite à temps, fut exterminée par les terroristes arméniens.

La tragédie arménienne de 1915 commença par l’insurrection de Van au printemps de 1915. Tous les évènements dramatiques survenus par la suite sont dûs à cette insurrection.

Elle a été la cause des mesures prises par le gouvernement ottoman et non leur conséquence.

d’Anatolie - qui vivaient sur territoire ottoman - paraît compréhensible. Ils devaient être transférés dans des « territoires considérés comme plus sûrs » et non exposés à la prise russe et aux puissances alliées de l’Europe. Il n’y a aucun doute, beaucoup de gens innocents perdirent leurs biens, leur santé et même leurs vies dans la colocation de 1915 - beaucoup d’Arméniens mais encore plus de musulmans. Dans une tragédie de guerre de ces dimensions il serait absurde d’assigner à chacun sa part de responsabilité.

Or, en réfléchissant sur la supposition générale que tout était la faute des « Terribles Turcs » il faut tenir compte de l’attitude passive de la majorité écrasante des Arméniens ottomans de cette époque. Avant tout, ceux-ci aspiraient à la paix et ils restaient muets parce qu’ils ne souhaitaient pas une confrontation avec les terroristes. Pendant des décennies ils toléraient l’existence d’un petit nombre de fanatiques parmi eux. Ces fanatiques nourrissaient des ambitions absurdes, inpraticables et totalement injustes d’une indépendance arménienne. - Ambitions injustes, puisque les Arméniens, nulle part dans l’Empire ottoman ne disposaient d’une majorité. Les extrémistes, devenant de plus en plus puissants, terrorisaient musulmans et Arméniens sans distinction.

Et, après le déclenchement de la première Guerre Mondiale, ils entrèrent ouvertement en guerre civile.

Dans les péripéties de la guerre, quand l’Empire ottoman était contraint de défendre son existence, il n’y avait pas à choisir : on devait procéder à une relocation. Les évènements vers la fin de la guerre prouvent que la décision des responsables de la relocation avaient été bien réfléchie : les Alliés entrèrent en Anatolie et les Grecs avancèrent jusqu’aux environs d’Ankara.

Si la majorité passive des Arméniens ottomans s’était dressée contre les projets insensés des extrémistes et les visions « romantiques » des missionnaires, beaucoup
d’Arméniens et encore plus de Musulmans auraient échappé à des souffrances inconcevables. Mais, tel que les choses se passaient, un grand nombre avait à payer
pour les actes d’une minorité.

Souvent, par trop souvent, une minorité irrationnelle d’agitateurs, de fanatiques et de romantiques domine la majorité raisonnable et par conséquent décide du sort de
la nation entière.

Aucune nation qui s’est fait séduire ou réduire au silence par une minorité (criminelle) n’a jamais été épargnée. Les National-Socialistes en Allemagne étaient aussi une minorité, mais ils précipitèrent la majorité des Allemands paisibles dans une guerre mondiale. Finalement, tous les Allemands devaient payer pour cette guerre, de leurs
biens, de leurs domiciles et de leurs vies - sans égard s’ils étaient national-socialiste ou non.

Il y a quelque chose de terrible dans l’histoire des Arméniens :

Une majorité écrasante d’Arméniens industrieux, intelligents et pour la plupart ayant subi une excellente formation, s’est laissé manipuler, tromper, séduire et opprimer par une poignée de fanatiques en train d’entamer une irrationnelle campagne de revanche. Cette majorité fait semblant d’ignorer les actes de terrorisme des « forces d’intervention » ou des « champions de la liberté », noms que les terroristes se sont attribués. Ils craignent pour leurs biens, leur sécurité, leurs vies. Ils donnent de l’argent aux groupes terroristes sans dire un mot. Et ils se comportent comme si de rien était quand une autre bombe éclate, tuant des citoyens innocents et respectables.

Le climat était pareil avant la première Guerre Mondiale.

Aujourd’hui on a ajouté le mythe du génocide. Cela suffit pour justifier tout, même si la vérité est totalement différente.

 Télécharger le dossier complet "UN MYTHE DE LA TERREUR" de Erich Feigl